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Brexit : quel avenir pour la pêche normande ?

Depuis 2016, l’incertitude de l’avenir de l’Union européenne et ses répercussions sur les Etats membres et leurs régions inquiètent, notamment en ce qui concerne le dossier épineux de la pêche en Normandie. Michel Barnier (Négociateur en chef de la commission chargé de la conduite des négociations avec le Royaume-Uni) et David Davis (Secrétaire d’Etat à la sortie de l’Union européenne) ont jusqu’au 19 mars 2019 pour trouver un accord sur le retrait du Royaume-Uni, cependant si aucun accord n’est conclu, le Royaume-Uni sera considéré comme un pays tiers. C’est dans ce contexte que la réunion du 22 juin 2017 a eu lieu à Granville en présence de Monsieur Gérard BIZET, sénateur de la Manche et président de la commission aux affaires européennes, M. Gérard ROMITI, président du Comité National des Pêches Maritimes et des Élevages Marins, et M. Hubert LEFEVRE, conseiller régional de Normandie en charge du dossier pêche. En effet, comme l’a rappelé le sénateur BIZET, « la pêche est une grande filière économique de la région Normandie, qui permet au territoire d’exister ».

Les incertitudes dans le domaine de la pêche sont particulièrement préoccupantes sur la question des TAC (Totaux admissibles de captures) et des quotas annuels alloués à chaque Etat.

La politique des quotas a été établie en 1983, les Britanniques ont obtenu 12% des quotas européens à cette époque. Cette obtention de quotas a été calculée en fonction du nombre de navires. A l’époque, la France avait 10 000 navires. Aujourd’hui il n’existe plus que 5000 navires, la redistribution des quotas risque donc d’être fortement défavorable à la France.

De plus, la Normandie fait face à une double situation, elle se trouve près des îles britanniques et des accords bilatéraux ont été conclus avec Jersey par exemple. Le risque est de voir, outre la fin de l’inclusion britannique dans la Politique Commune européenne de la Pêche, la fin de certains accords dans ce domaine.

Une militante pro-Brexit tient une pancarte « La pêche pour partir [de l’UE] – Sauvons le poisson britannique »

Récemment, le Brexit a conduit 9 Etats membres à créer une association, dans le but de revoir la Politique Commune de la Pêche, car il ne faut pas oublier qu’il y a de grandes différences entre les pays du nord et les autres pays. « Une politique commune ne veut pas dire une politique uniforme » comme l’a commenté le Sénateur BIZET.

Selon M. ROMITI exprime le fait que « les élus sont les passerelles entre la terre et la mer, mais il faut faire confiance aux pêcheurs ». Il propose que des fonds soient prévus pour que les Français puissent acheter les quotas anglais.

M. LEFEVRE a souligné qu’« il y a 640 km de côte en Normandie. C’est la 2ème région maritime de France ». Toutefois cette dernière ne perçoit que 20 millions € du FEAMP (Fonds Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche) alors que la France bénéficie de 588 millions €.

En réaction à ces interventions, certains marins pêcheurs de Normandie ont fait part de leur mécontentement sur la politique du zéro rejet et sur la revalorisation des poissons. Ils proposent, à la place, une politique de sélectivité, c’est-à-dire d’adapter les engins de capture.

Pour en savoir plus :

https://ec.europa.eu/fisheries/cfp_fr

https://ec.europa.eu/france/news/20170319_decodeursue_brexit_fr