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Réseau d'information de l'Union européenne

Les gens du voyage en Europe

Réécoutez notre séquence Europe sur Radio VFM du 28 novembre 2017 : 

 

gens voyage campementL’Union européenne estime qu’il y a entre 10 et 12 millions de gens du voyage vivant en Europe. Dans les autres pays d’Europe, on emploie plus souvent les termes de Roms, Tsiganes ou Gitans, selon la présence plus ou moins importante de ces ethnies dans les pays. Par exemple, en Espagne on parle plus de « gitanos » alors qu’en Allemagne, on parle de « Zigeuner ». La France et la Belgique sont les seuls pays d’Europe à parler de « gens du voyage » pour ne pas faire de différence entre les ethnies.

 Quels sont les pays où les gens du voyage sont les plus nombreux ?

C’est surtout à l’est que l’on trouve le plus de gens du voyage. La Roumanie arrive en tête, où vivent près de 2 millions de Roms, soit 10% de la population. Les gens du voyage représentent aussi 10% de la population en Slovaquie et en Hongrie. A titre de comparaison, on estime qu’il y a seulement 400 000 gens du voyage vivant en France, soit à peine 0,62% de la population.

 Les gens du voyage dans les pays de l’est ont-ils le même mode de vie qu’à l’ouest ?

Non, à l’est, les communautés roms ou tsiganes sont presque toutes sédentarisées, c’est-à-dire qu’elles ne se déplacent pas de ville en ville, comme c’est le cas en Europe de l’ouest. En effet, c’est en France, en Belgique, au Royaume-Uni et en Irlande que l’on trouve le plus de groupes nomades. Mais ceux-ci sont eux-mêmes en voie de sédentarisation.

 Comment sont perçus les gens du voyage dans les autres pays européens ?

C’est une communauté qui subit de nombreuses discriminations depuis des siècles et ce, dans tous les pays européens. A l’ouest, c’est leur mode de vie nomade qui est pointé du doigt car il serait synonyme de délinquance et de comportement malhonnête. Dans les pays de l’est, où les communautés sont pourtant sédentarisées, ils souffrent encore de discriminations et de violences liées à leur simple statut ethnique.

 Que fait l’Union européenne sur le sujet des gens du voyage ?

Il y a plusieurs années, l’UE a tiré la sonnette d’alarme face à ces discriminations envers les gens du voyage. Elle a donc mis en place un cadre législatif qui incitent les pays européens à intégrer les communautés roms et tsiganes dans leurs sociétés et de combattre les discriminations qu’elles subissent.

Il faut que chaque pays fixe ses propres objectifs pour combler l’écart avec sa propre population. Les objectifs sont répartis sur 4 priorités : l’accès à l’éducation, à l’emploi, aux soins de santé et au logement. Pour les pays où se trouvent beaucoup de populations nomades, il faut que les communes mettent en place des aires d’accueil avec accès à l’électricité et à l’eau potable. En France, l’Etat a donc décidé que toutes les communes de plus de 5000 habitants devaient être équipées d’une aire d’accueil pour gens du voyage.

Que font les autres pays européens sur le sujet ?

L’UE a relevé plusieurs bonnes initiatives mises en place dans différents pays européens : en Roumanie, 15 000 places sont réservées aux Roms dans les écoles, universités et centres de formation professionnelle. En Bulgarie et en Hongrie, on a mis en place de vraies politiques d’inclusion avec un budget consacré qui donnent des résultats. En Espagne, les policiers suivent des formations anti-discrimination. Enfin, l’UE salue la bonne coopération entre l’Etat français et les acteurs locaux.